martes, 26 de mayo de 2009

SPORTS - Bientôt le dopage génétique !



Imaginez des sportifs dont les cellules et les gènes auraient été modifiés pour améliorer leurs performances musculaires, les rendre plus puissants, plus rapides et plus endurants. Science-fiction ? Theodore Friedman, directeur du programme de thérapie génique de l’université de San Diego, jure le contraire. « Ce sera inévitable, dans un futur proche. C’est une question d’années, pas de décennies. » On les appelle « AGM »-athlètes génétiquement modifiés. Gérard Dine, professeur de biotechnologie à l’Ecole centrale, en est lui aussi convaincu : « Les AGM existent peut-être déjà. Techniquement, c’est accessible. Et pas plus cher que les procédés actuels. Rien ne permet de penser que ça ne se fera pas. »

Dans un documentaire diffusé en juillet 2008 sur la chaîne allemande ARD, un médecin chinois proposait à l’un des journalistes, soi-disant entraîneur de natation, un traitement à base de cellules souches. « Le traitement est sain, affirmait le médecin. Il renforce les fonctions pulmonaires. Cela prend deux semaines. Je recommande quatre injections par intraveineuse. » Coût : 19 000 euros.

Les protocoles ont déjà été testés avec succès. « Une souris génétiquement modifiée était capable de courir six fois plus longtemps que les autres », raconte Gérard Dine. Des essais humains sont actuellement réalisés, à des fins thérapeutiques, pour soigner des maladies incurables. Plusieurs centaines d’équipes travailleraient sur le sujet. « Nous savons que certains scientifiques ont été sondés par des membres de la communauté sportive », confiait en juin 2008 Arne Ljungvist, le vice-président de l’Agence mondiale antidopage. Ulrike Spitz, de l’agence allemande antidopage, prend également le risque au sérieux. : « Nous ne savons pas si certains athlètes sont déjà dopés de la sorte. Mais cela pourra devenir une grande menace pour le sport. »

Génétiquement modifié, un athlète pourrait repousser très loin les limites de la performance. « Nous pourrions voir des footballeurs courir plus vite et plus longtemps, frapper plus fort, sauter 3 mètres en hauteur ! » soutient Gérard Dine. L e dopage de l’AGM serait indétectable, sauf à réaliser une biopsie. Et « la prolifération pourrait se révéler cancéreuse ». Mais la peur des effets secondaires n’a jamais freiné les tricheurs dans le sport de haut niveau...

http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-05-20